» Hippolyte «

A mon ami Patrick de Saint-Symphorien… [Ferdinand, alias le  » Crapaud  » ]

Seul. Ce vocable était pour lui synonyme de Liberté. Une cassolette de bouillon, une tranche de gros pain bis, un bock déja entamé, du saindoux – jamais de beurre, il faut économiser, disait-il… pour plus tard -. Hippolyte était attablé, seul, comme hier, comme demain. Il n’avait jamais voulu s’embarrasser d’une compagne. Son seul amour, sa mère. Il ne la connut pas. Elle était morte en couche, à la maison, dans cette maison où Hippolyte vivait, seul. Des portraits de sa mère, il y en avait partout. Sur les murs, le dressoir Louis XV, – enfin, il le pensait, il y croyait. Sa chevelure blonde contrastait avec les ridules de son visage, marques d’un passé difficile, pourtant si bref. Ses yeux pers, son regard enjôleur respiraient la douceur,
protégeaient Hippolyte. Il ne roulait pas sur l’or.
Son père s’appelait Hippolyte, son grand-père aussi. Son prénom était son seul héritage, avec la
maison. Il habitait l’ancien coron, dans le Borinage.


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