Numéro Spécial : J’ai rencontré Paul Collet

50 ans se sont écoulés depuis que Paul Collet nous a guitté. C’était en juillet 1952. Je suis arrivé sur cette bonne vieille Terre quelques années plus tard. Nos chemins ne se sont donc pas croisés. Et pourtant…
Ce nom ne m’était bien sûr pas inconnu. J’avais l’impression d’avoir déjà franchi la barrière de son
existence à travers les innombrables illustrations qu’il a réalisées pour agrémenter divers articles
consacrés à Nivelles et au patrimoine wallon.

Mais qui étiez-vous donc exactement, monsieur Paul Collet ?
Pour le savoir, il fallait que je parte à sa rencontre à travers les chemins du temps, que je remonte son itinéraire dans les sillons parfois tortueux de sa vie, destinée d’un homme aux talents multiples qui ne craignait pas d’aller jusqu’au bout de ses convictions.
Rares, très rares sont les individus qui ont oeuvré tant et tant pour la renommée de leur ville bien-aimée. Il faisait partie de cette race d’êtres humains qui ont passé leur temps libre — connaissait-il réellement ce mot ? — a écrire, dessiner, graver, réfléchir… et tout cela, pour le plus grand bénéfice de ses concitoyens nivellois, de ses amis wallons.  » Un véritable apostolat « , disait Louis Genty.
Mais le véritable apostolat n’était-il pas plutôt pour lui, Paul Collet, de ne rien faire, fût-ce une seule minute de sa vie ?

Comme j’aurais aimé le rencontrer, cet homme dont on parle encore aujourd’hui. Comme j’aurais voulu le regarder, cet artiste, assis sur son banc à la Dodaine, entouré de ses enfants qu’il affectionnait tant, leur apprenant la vie, le carnet de croquis sur ses genoux, faisant apparaître sur une page blanche, comme par miracle, en quelques coups de crayon, la collégiale dans toute sa splendeur !

Et s’il était encore la, seul, sur son banc…
Une canne en bambou, un bêret alpin, une écharpe. Et si c’était lui.
Et si c’était un rêve. Et si j’osais. Passer devant lui… Faire semblant de rien… Et si j’engageais la conversation…
Bonjour, Monsieur Collet.
— Bonjour mon p’tit gars. Mais dis donc, tu me connais ?
C’est que… je suis très intimidé, Monsieur Paul Collet, et trés surpris aussi. On m’avait dit que vous aviez quitté à regret votre bonne vieille ville de Nivelles un beau jour de juillet 1952. Imaginez ma stupéfaction de vous rencontrer aujourd’hui, en 2002 !
— Ne le dis à personne, mais il m’arrive encore de temps en temps de revenir dans la cité de mes souvenirs

……..


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