A quelle châsse se vouer ?

L’étranger en visite à Nivelles peut avoir des difficultés de comprendre le sens des diverses châsses et du reliquaire dédiés à sainte Gertrude.
A son intention, rappelons brièvement l’histoire de ces objets de dévotion.

Quand le chanoine Mary, curé-doyen de la Collégiale, découvre l’état de la châsse de sainte Gertrude après les bombardements du 14 mai 1940, il en pleure de rage. Il ne peut que constater, avec l’ensemble de la communauté nivelloise, qu’un chef-d’œuvre vieux de sept siècles (1298) vient d’être anéanti par la bêtise humaine. C’est une grande perte au point de vue culturel mais c’est aussi une blessure profonde dans le cœur des Nivellois. Sainte Gertrude a été agressée «dans son corps sacré et adulé». C’est un véritable sentiment de désarroi qui prend chacun à la gorge, croyants comme non croyants. Avec émotion, le 19 août 1940, on fait l’inventaire des ossements découverts dans les décombres : après treize siècles, il ne reste … que de la chaux … qui ne brûle pas. Les reliques de la sainte étaient donc bien sauvées et sont alors transférées dans un simple cercueil en bois, en présence du cardinal Van Rœy.

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