Heurs et Malheurs Nivellois
Auteur : LECOCQ Georges
Dans un numéro précédent du RIF, j’ai «osé» aborder le sujet pas très enthousiasmant d’une série de malheurs dont furent atteints les habitants de la forteresse aclote, les épidémies surtout.
Palsambleu, qu’elles furent nombreuses et dévastatrices, portant un coup très important et définitif à la sacro-sainte démographie, sans quoi nous serions peut-être plus de 40 000 âmes à l’heure actuelle. Va savoir.
Autre catastrophe que relève notre chroniqueur TRICO dans son manuscrit daté, pour rappel, du début du XIXe siècle : les famines, parfois doublées de l’une ou l’autre épidémie de peste, la totale quoi en langage jeune. Mais aussi les guerres et les passages de troupes, désastreux pour les habitants obligés d’en assurer le ravitaillement sinon les soldats se servent eux-mêmes !!
Hé bien, en voici quelques extraits édifiants à ne consommer (!) qu’en dehors des repas bien sûr, vous me suivez…
………
Famine et peste.
Sur la fin de l’année 1233, il avoit paru quatre parelies [ORTHOGRAPHE MODERNE —PARHÉLIE- : PHÉNOMÈNE OPTIQUE ENGENDRÉ PAR LA RÉFLEXION DU SOLEIL SUR UN NUAGE DE CRISTAUX DE GLACE], metheore produit par la reflexion des rayons du soleil sur
des vapeurs ou nuages qui nous representent sa figure. Ce phenomene fut suivi d’une gelée si excessive, qui commença le premier de janvier 1234, qu’au rapport des historiens, les
animaux de toute espece en perdirent la vie. Tous les bleds furent gelés de même que les autres choses necessaires a la subsistance ; ce qui causa une si horrible famine que les hommes, dit-on, furent contraints de brouter l’herbe commeles bêtes. Le defaut de bonne nouriture ne pouvoit
qu’engendrer des maladies ; aussi la peste s’ensuivit, et fit un ravage affreux dans ce pays et dans la France. (1)
……….