Une étrange histoire à Waterloo : La jambe. [ Lord Uxbridge ]

C’est fini. Ils sont partis.
Les derniers cavaliers de l’escorte s’engagent dans la forêt.
Lorsqu’ils furent prêts à quitter sa demeure, Hyacinthe Paris, les a précédés jusqu’à la route. Il tenait à y saluer monsieur Paget une dernière fois. Le commandant en chef, arrivé cavalier fringant, s’en retourne en voiture, mutilé, pale, les traits tirés. Souriant sans joie, il a répondu du geste a Hyncinthe. Ses gens l’ont imité.
Hyacinthe a suivi la petite troupe des yeux. Maintenant, il reste là, les bras ballants. Il pense à ces hôtes imposés et à leur prompt départ. Il les imagine, à un jet de pierre de la maison du chapelain, gravissant sous les frondaisons, le chemin pentu, entre talus, gaullis et cépées. Il ne comprend pas leur décision. lls eussent pu attendre. Il fera nuit avant qu’ils ne soient rendus à Bruxelles. L’aprês-midi est avancé. Le soleil décline. Pour leur voyage, l’obscurité serait un moindre mal si la route était en bon état.
Les lanternes ne seront pas d’une grande utilité.
Hyacinthe, ancien garde forestier général, leur a parlé en vain. Ces Anglais ont des têtes de mules. Ils n’ont rien voulu entendre. Il les aura prévenus.
Il ne faut pas être grand clerc pour concevoir que l’étroite chaussée forestière, détrempée par les pluies torrentielles, doit avoir été défoncée par le passage d’une multitude de chariots, de fourgons, de prolonges, de pièces d’artillerie, sans compter le piétinement de milliers de chevaux et d’hommes. Aux affouillements, aux orniëres, à la boue, il faut ajouter les encombrements provoqués par la chute des branches rompues par les rafales de vent, et, peul-être, par quelques arbres foudroyés.

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