Les Croquants et l’Art.
Auteur : TILLEUX Robert
Nous sortions du Café du Village. Nous remontions la rue à pas lents.
Nous ressemblions à des Témoins prêts à bassiner les oreilles agacées de nos concitoyens.
François nous tenait par le bras. Il répétait ses versets. Comme les prédicants, il s’exprimait par vole de citations.
Picasso, à la fin de sa vie, aurait confié ses regrets de s’être « trop foutu de la g… des gens ». La confession éventée n’est pas répétée excessivement pour de bonnes raisons. François eut une mimique de conspirateur.
Nous n’eûmes point le temps de l’interroger plus avant quant à la véracité d’un certain reniement. Déjà, il tournait les pages de son bréviaire.
Plutarque aurait dit : “Dans les arts, rien de ce qui est bien fait ne l’est pas hasard”.
Pour Melchior de Voguë, « l’art est la juste part entre la matière et l’esprit”. Delacroix affirmait que « le premier mérite d’un tableau est d’être d’abord une fête pour l’oeil ».
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