Rencontre avec Micheline Debailleul : poésie » Ce Cri » – » Regarde » – » Sous la lampe. »
Auteur : L’HOIR Gilberte
Q) Depuis combien de temps écrivez vous, Micheline Debailleul ?
M.D.) C’est une vieille histoire. Depuis l’âge de 15 ou 16 ans.
Q) Vous souvenez-vous de votre premier texte ?
M.D.) Oui, il s’intitulait «Mon moulin». Je ne le possède plus. Il fait partie de toute une série de poèmes que j’ai jetés. C’est regrettable, car il est intéressant de se relire.
Q) Etes-vous attachée à vos origines ?
M.D.) Oui, bien sûr. J’ai énormément de bons souvenirs de mon enfance, de l’environnement familial, des amitiés, de cette région en bordure de la France. C’était une période «tendresse» malgré les dures années de la guerre, dont je me souviens. Aussi des moments pénibles et des privations.
Q) On aimait la poésie chez vous ?
M.D.) Mes parents aimaient beaucoup la littérature. Mon père lisait beaucoup et rédigeait la correspondance des voisins moins instruits. A ses moments de loisirs, il était musicien et faisait partie de l’Harmonie municipale… Mais il aimait tout autant écouter les concerts et m’y amenait Il était toujours émerveillé devant toute œuvre d’art. Il m’a vraiment aidée à regarder les choses. Un jour il m’a donné à lire un très beau texte de R. Kipling «SI». Ce fut le déclic et j’ai tenté de petits poèmes. Ce fut sa grande joie et il m’a dit de continuer.
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CE CRI
Errer en tous sens
Virer sur soi-même
Devenir sa propre éclipse
Se perdre dans son ombre
S’écrouler sous un cri
Sourd,
Sourdement
Ce cri, ce cri
qui s’insinue en mémoire
S’incruste !
………..
SOUS LA LAMPE
Qu’il est beau ton visage
penché sous la lampe où tu lis
Qu’il est beau ton jeune âge
partagé entre ce que tu crois et ce que tu dis…
Qu’il est beau ton regard, doux et dur à la fois.
Sous l’ombre de tes cils se cache je ne sais quoi…
Une mèche de cheveux se détache, rebelle Barre ton front, frôle ta joue,
Aquarelle…
Je te regarde ; Rien ne distrait ton attention
Absorbée par le récit sans aucune autre distraction
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