C’était Nivelles, essai de reconstitution de la vie locale sous l’occupation.

1943 — 1944

Ce dernier article semblera peut-être décousu : il me faut parler de plusieurs aspects de la vie nivelloise.

A tout seigneur tout honneur : le fécond auteur Franz Dewandelaer entame l’année d’une manière fracassante. Sa nouvelle revue «vî Nivèle» est jouée à bureau fermé le 23 février. La demande est telle qu’on reprend le spectacle quinze jours plus tard. Et comme la salle est de nouveau comble, on joue la revue une troisième fois !
Dans le programme, apparaissent les noms d’acteurs nivellois bien connus : Georges Charles, Fernand Goffart, Jacques Lippe, Willy Chaufoureau et bien d’autres (1).
Le magazine «Comoedia» du 14 avril consacre un article enthousiaste à cette revue.

Pour ma part, il m’en est resté assez de souvenirs pour me permettre d’affirmer que plusieurs passages n’ont pas pris une ride après 43 ans. On a célébré Franz Dewandelaer comme poète. Quel cercle dialectal exhumera un jour son œuvre de théâtre ?

Question vie communale, je note peu de choses. A l’hôtel de ville, on continue de rédiger les procès-verbaux des réunions avec discrétion. Le bourgmestre Léon Jeuniaux et le secrétaire communal Léon Grégoire ont dû s’entendre afin que soit utilisé au maximum le style administratif dans ce qu’il a de vague, de creux, de conventionnel. Il y a des exceptions : celles qui n’engagent personne. Ainsi parle-t-on du projet complètement illusoire de raccord ferroviaire entre la gare du Nord et le canal, à Bornival. D’un autre projet, tout aussi illusoire, de suppression des gares de Baulers, Nivelles-Est et Nivelles-Nord, et de leur remplacement par une seule gare centrale ; il ne s’agit que d’un principe, car aucune précision n’est avancée. On parle aussi – et ceci fait singulièrement figure d’anticipation – de créer un parc industriel à Nivelles. Nous ne saurons sans doute jamais qui a lancé cette prémonition et quelle était la base envisagée.

Un paragraphe plus explicite relate des divergences (une seule fois) entre les deux échevins rexistes. Le secrétaire communal n’a pas raté l’occasion d’en faire mention, détails à l’appui.

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