Chroniques

Ainsi parlait Bobonne.

Mes grands-mères, ici unies sous l’enseigne « Bobonne », n’avaient point d’estime pour les caillettes, les clampins. les lendores et les contempteurs. On le sait. Inutile de revenir là-dessus. Mais, elles détestaient de concert une autre vilaine espèce d’individus : les avares.
Élevées à la dure, ayant travaillé plus qu’il ne soit aujourd’-hui concevable, elles étaient sorties du même tonneau. Rien, malgré la disproportion de leurs ressources financières respectives, ne les différenciait en leur mésestime pour les
suce-caillou. Celle, « bien dans ses papiers », et l’autre ruinée vivant de peu, ne pouvaient encaisser l’avarice et ses pratiquants. Car si parmi leurs dieux lares l’économie trônait, la générosité était sa voisine.

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La fourchette aux souvenances – VI

La soupe de poissons
Dans notre société de consommation à tous crins, il est vain de rappeler qu’il n’y pas si longtemps dans les familles moyennes de Wallonie — et même dans celles des nantis — on consommait peu de variété de poissons de mer.
Chez moi, seuls le cabillaud, la plie, le hareng (sous toutes ses formes), parfois le rouget, le turbot et la sole avaient droit de cité. Il y avait de bonnes raisons à cela. Le transport et la distribution. Et quelques préjugés. Ainsi la lotte, tant vantée aujourd’hui, était considérée comme un met vulgaire. Exceptées les moules et les crevettes, jamais je ne vis ma grand-mère nous servir autres coquillages ou crustacés.
Certes, on connaissait de nom le homard et la langouste, comme je sais, comme tout un chacun, que le caviar existe!
Mais quant à en acheter. !

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