Cinq Rois de Pierre Stephany et Henri Van Daele.

Il sera beaucoup question de notre dynastie en 1990 : le Roi Baudouin fête en même temps ses 60 ans d’âge, ses 30 années de mariage et ses 40 ans de présence sur le trône.

Les éditions Duculot ont mis la circonstance à profit pour constituer un album intitulé CINQ ROIS (1). Fort joliment présenté, il récapitule des touches de l’histoire de Belgique de 1830 à nos jours, ceci à travers la personne de chaque roi. Les illustrations, judicieusement choisies, sont souvent inédites, et le texte est sobre. Les auteurs, Pierre Stephany et Henri Van Daele, ont résumé les changements économiques et politiques, les grands moments comme les heures pénibles qui émaillent les règnes de Léopold 1^er, Léopold II, Albert 1^er, Léopold III et Baudouin. On n’a pas oublié la régence du Prince Charles, de 1945 à 1950.

La lecture de CINQ ROIS montre que nos souverains ont tous des mérites, mais chacun à des titres divers, dans des domaines divers, et surtout dans des conjonctures diverses. Léopold 1^er a prêté serment à une Constitution que le monde nous a enviée. Il a inauguré la première liaison ferroviaire du continent européen. Il a fait respecter la Belgique dans une Europe encore instable. Léopold II, critiqué comme pas un, a régné sur ce qu’il appelait «un petit pays peuplé de petites gens ». Il a vu nos compatriotes essaimer vers son empire colonial africain, construire des chemins de fer en Extrême-Orient, prendre en main des exploitations agricoles Outre-Atlantique. Il a suivi les progrès fulgurants des sciences et des techniques – c’est sous son règne que sont apparus les usages de l’électricité, le téléphone, les autos, les avions – et s’est montré un urbaniste qu’on a déclaré atteint de la folie des grandeurs : le mastodontesque palais de justice de Bruxelles, l’avenue Louise, le Cinquantenaire, le barrage de la Gileppe … ont été réalisés sous son impulsion. Ses funérailles se sont déroulées dans une ambiance de hargne, voire de cynisme.

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