Fermes brabançonnes à cour fermée
Auteur : COSSEY Maurice
PROPOS LIMINAIRE
Comme le constatera le lecteur de cet article, certains éléments de ce dernier font référence à des sites ou à des bâtiments qui n’échappèrent pas à la marche du temps. Celle-ci, on le sait, introduisit dans l’agriculture des pratiques de plus en plus incompatibles avec l’architecture de la ferme de plan quadrangulaire. La cohabitation du matériel aratoire nouveau et d’entités architecturales agricoles majoritairement liées au XVIIIème siècle persista cependant longtemps.
Dans cette période de transition, de nombreuses fermes à cour fermée, abandonnées d’ailleurs par leurs exploitants victimes des énormes coupes sombres qui les décimèrent, perdirent leur identité initiale. Rachetées, transformées, restaurées (avec plus ou moins de bonheur), elles
furent parfois réaffectées à une fonction bien différente de celle qui marquait son origine. On aimerait se convaincre que c’est là un moindre mal.
On trouvera donc dans cet article quelques considérations qui s’appliquent à des fermes qui n’existent plus aujourd’hui en tant que telles.
INTRODUCTION
La marche à pied est grande éveilleuse de sensations. C’est à elle que je dois l’intérêt que je portai pendant de longues années aux fermes du Brabant. Leurs murs, que je voyais surgir de l’horizon d’or des blés, me parlaient : « C’est moi. Moi, chez moi. Car ce qui m’entoure, c’est encore moi. » Et ces lieux, qui me paraissaient à la fois austères et intimes, m’incitaient à entrer dans leur ombre.
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