Jean-Pol Delfosse Directeur de la prison de Nivelles

Comment essayer de réinsérer dans la société les incarcérés ? Nous avons discuté de ce problème important avec Mr Jean-Pol DELFOSSE, Directeur de la Prison de Nivelles, licencié en criminologie et assistant social. Notre entretien nous a permis d’entrevoir un aspect peu connu de la prison de Nivelles.

RIF : Comment se déroule la vie culturelle dans la prison de Nivelles ?

JPD J’aime cette question car elle est complexe. Autrefois, avec Gérard Valet, j’avais déjà participé à l’émission RTBF « Musique au petit déjeûner » au cours de laquelle nous avions parlé de la culture en milieu carcéral. Le problème pourrait s’épanouir avec la privatisation des prisons (comme le projet Chalendon en France).

L’idée n’est pas nouvelle. En 1790, Vilain XIV, grand bailli de Gand, avait créé une prison « de l’usage de rendre les malfaiteurs utiles à leur propre avantage et à celui de l’Etat ». Il voulait créer un recyclage pour ceux qui terminaient la Guerre de Cent Ans, avec une priorité au travail mais surtout une priorité à l’instruction.

A Nivelles nous avions, côté culturel, un Centre de documentation avec plus de 20.000 ouvrages et 7.000 périodiques. Cette documentation trilingue valait pour toutes les formations professionnelles. C’était la plus grande bibliothèque carcérale. Nous alimentions jusqu’en 1975, date du décret culturel, les trente-trois prisons du Royaume dans tout ce qui était formation culturelle par livre.

D’autre part, nous avons eu une autre idée, sportive celle-là, former des équipes de volley-ball et de tennis de table. Les matches aller et retour se déroulaient à Nivelles évidemment. Nous devons remercier la Fédération Belge de Volley d’avoir bien voulu accepter cette idée.

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