La vie tout simplement.

INTRODUCTION.
« Par tradition, on offre des fleurs, à ceux que l’on aime. Nous avons choisi de léguer des racines à nos enfants et petits enfants. Les racines ont cet avantage qu’elles ne se flétrissent pas. Et, ma foi, si on ne les aime pas, on peut toujours les enterrer, elles donneront alors, au printemps des fleurs de toutes les couleurs qui garniront la maison et partageront les jours de grand bonheur.
Notre patrimoine culturel wallon perd désespérément la mémoire. Nos jeunes sont orphelins de leur passé.
Le coq de l’église du village ne sait pas chanter, mais, mobile et vigilant, il tourne la tête au moindre vent. De là-haut, rien n’échappe à son regard perçant: un baptême, une noce, un enterrement. Il raconte aux cloches, ses voisines, sa version des événements. Celles-ci se battent les flancs en riant ou accompagnent le glas, en pleurant, pour un mourant.
Toutes les heures sont proclamées et rythment les travaux de toutes les journées.
Dernièrement, je l’ai surpris, il déserte, la nuit, son clocher. Ce chaste disciple d’Eole auditionne en secret les portes closes des chaumières. Il compile patiemment les cancans, les ragots, les rumeurs, les chuchotements, … les diffamations et les pires élucubrations. Il enrichit son catalogue et, comme un astrologue, divulgue, en son temps, chaque événement.
Confus mais piégé, ce vigile impénitent m’a confessé des histoires oubliées depuis longtemps.
Je me suis fait un devoir de vous rapporter fidèlement les dires d’un coq vigilant, sous le titre « La vie tout simplement».

La Vie au Village :

1 – DAVID OU LUC ?
Les grands-parents de David habitaient le village à côté. Il va régulièrement les voir depuis qu’il est tout petit. Il garde de cette époque un souvenir baigné de tendresse et de découvertes. Il aimait beaucoup jouer dans le verger avec leur chien « Boby », un bon ratier, sans pedigree. Il était aussi apprenti jardinier, avec grand-mère, au potager. Il nourrissait porc et lapins. Et comme cela arrivait parfois, il dormait soir-là.

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