L’arbre de la liberté.

Introduction — 1789 ou 1830 ?
Le point de départ de cette histoire somme toute botanique, mais qui ne va pas le rester longtemps, est une interrogation d’un habitant du village d’Herchies à propos d’un magnifique arbre ornant le centre de la grand-place de son village, platane désigné unanimement par les anciens — Ah ! S’ils n’étaient pas là, ceux-là ! — comme étant ni plus ni moins l’« arbre de la liberté ».
Le problème se focalisa dès lors sur les vraies circonstances de plantation de cet arbre : Révolution française de 1789 avec abolition de l’Ancien Régime ou souvenir feuillu de notre Révolution belge de 1830 ? Quid ?

Au début… ou place aux premiers jalons
Une première réponse consista à affirmer qu’il existait bien, en Belgique, des arbres dits « de la Liberté » implantés lors de l’une ou l’autre des circonstances évoquées. Mais une première vague de recherches situa le recours à l’arbre de la liberté lors des premières velléités de reconquête française de nos régions, début 1793, mais surtout lors du retour triomphal et définitif des Français — bataille de Fleurus, 1794— au titre de symbole républicain de la prospérité retrouvée.
Ce qui précède induit automatiquement ou presque le fait que les adversaires des Républicain s’empressèrent, ultérieurement, de détruire ce symbole abhorré. Nous l’allons voir sans attendre.
Rappelons que le mot « liberté » fait toujours partie de la devise de la République française — Liberté-Égalité-Fraternité —, liberté symbolisée, j’allais dire incarnée, par un chêne robuste, lui-même symbole de force et d’indépendance.
Bien souvent, la mise en place de l’arbre se faisait au su de tous, avec cortège, cérémonie rehaussée de personnalités marquantes et volées de cloches, sur fond de décharge d’artillerie ou de mousquets, les bonnets rouges phrygiens faisant office de feuilles au milieu d’une inscription qui devait malgré tout faire trembler la plupart des citoyens : « L’Égalité ou la Mort ». Brrr!

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