Le régime alimentaire des » stal[l]ats » ou les servitudes budgétaires en … 1872.
Auteur : HORBACH Raymond
“Tout a toujours plutôt mal marché », écrivait ou disait je ne sais plus quel talentueux sceptigue. Nil novi sub sole, nous apprenait déjà la sagesse biblique. Ne voulant pas faire mentir ces deux aphorismes, les Hospices de Nivelles connaissaient, au début de la décennie 1870, de sérieux problèmes financiers. Les responsables de l’institution résolurent donc de faire face à la situation en réduisant le régime alimentaire des pauvres entre les pauvres.
Mais qui donc étaient ces « stalfllats », puisque c’est d’eux qu’il s’agit ?
Le Règlement général des Hospices de la Ville de Nivelles, en sa version du 20 mars 1858, nous l’apprend en son titre III (Hospice) – chapitre 3 (Des infirmes, Stalats hommes et femmes), article 212 :
« Les stalats des deux sexes sont des indigents de la Ville que la misére, les infirmités ou le grand âge forcent à demander un asile à l’hospice ».
Le mot, appartenant au wallon de Nivelles, remonte à la racine latine sta- (cf. stare) et, pardelà le latin, à l’indo-européen “st[h]a : songeons au grec xxxx à anglais to stay / state, a l’allemand stehen / Staat ou au néerlandais staan / staat.
Joseph COPPENS, dans son Dictionnaire aclot wallon-francais – Parler populaire de Nivelles
s.v. stalfljat, note : « N(om) m(asculin), vieillard indigent hospitalisé à l’hospice où il fournit un
travail léger [..] ». COPPENS rapproche le vocable wallon de l’allemand Stalag .
Emile LITTRE , s.v. stalle, donne comme origine à ce mot le bas latin stallum et le met en
parallèle avec l’ancien haut allemand Stal, lieu clos.
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