Le Souvenir d’Arthur Masson

Hommage (DETOURNAY Jean et GENTY Louis)
Arthur Masson a enseigné le français à l’Athénée Royal et à l’Ecole Normale de l’Etat de Nivelles de 1922 à 1946. Il était connu pour son humour, sa fine ironie, son exigence quant au maniement de notre langue. Mais dès 1938, la Belgique francophone s’esclaffait à la lecture de son premier roman “Toine Culot, obèse ardennais”. Ce n’était qu’un début : une série d’autres ouvrages allaient suivre…
Arthur Masson a quitté Nivelles en 1946 pour se retirer a Tailfer, sur la berge de la Meuse. C’est là, dans la paix et le silence, qu’il a mis un point d’orgue à son oeuvre.
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Le souvenir d’Arthur Masson (GENTY Louis)
Arthur Masson, né à Rièzes le 22 février 1896, docteur en philologie et lettres U.C.L. 1922, cours de français, savoir vivre et morale à l’Athénée Royal de Nivelles 1922, complément d’horaire Ecole Normale de Nivelles 1928 (Ministère de L’Instruction Publique, dossier administratif).
Masson Arthur, né le 22 février 1896, dossier 34.152, incarcéré à la citadelle de Huy comme“otage choisi”, du 16 décembre 1942 au 17 février 1943, n° matricule 2.936, reconnu prisonnier politique et résistant civil (Bruxelles, service national des victimes de la guerre).
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Réminescences (HENRY Emile)
En 1937, j’étais en préparatoire germanique à l’Ecole normale de l’Etat à Nivelles. Arthur Masson y donnait les deux heures de français que comportait notre programme. Notre première langue était le néerlandais, les deux suivantes étaient l’anglais et l’allemand (2 fois 3 h/semainel.
Nous avions donc ainsi, en principe, quatre dissertations à rédiger mensuellement. Arthur Masson se rendait bien compte de la charge que ces travaux représentaient pour nous, les germanistes ; aussi modérait-il le rythme des travaux écrits en français.
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« Sagesse »-poème (MASSON Arthur)
Cette vieille et son vieux
S’ils restent près de l’âtre,
Ce n’est pas que pour eux
Vieillesse soit marâtre.
Mais des jeunes voyages
Tous deux ont retenu
Les charmes du rivage
Où l’on est revenu.
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En Prison (VETS Henri)
En mai 1940, j’ai 16 ans, j’habite Baisy-Thy et je suis en gréco-latine à l’Athénée royal de Nivelles. Plusieurs professeurs de l’athénée ayant été rappelés sous les drapeaux et pour que l’enseignement ne soit pas trop perturbé, des classes de même niveau sont regroupées pour certains cours.
Voilà la raison pour laquelle j’ai eu quelques heures de cours avec le père de Toine Culot.
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Nivelles dans la tourmente (MASSON Arthur)
L’on n’était pas très loin de Nivelles. Dans un ciel qui n’avait jamais été aussi pur, se profilait la silhouette du clocher de sa vieille collégiale, dédiée à sainte Gertrude.
… Le maïeur Culot n’avait jamais vu cette importante commune de son pays. Il s’en étonna comme d’une étrangeté avant d’y entrer et il l’exprima à sa façon :
“V’là qui d’jai pus d’céquanie ans è dji n’ai jamais vu Djean d’Nivelles… Pourtant, y m’chone qu’y deût fai bon viguè par ci”.
La traversée de la ville fut assez malaisée, car Nivelles est un carrefour important et les rues
y sont étroites. On s’en tira quand même, grâce à des détours et, comme il était midi, on décida de casser la croûte une fois sorti de la ville. Tout de suite, on découvrit un petit cabaret fort avenant coincé dans l’angle que faisait un chemin rural avec la chaussée.
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Sur les traces d’Arthur Masson à Nivelles (DELMELLE Joseph)
Arthur Masson – le “Daudet de la Wallonie” ! – avait vu le jour à Rièzes, en Thiérache. Ayant entrepris ses études à Oignies-en-Thiérache, les ayant poursuivies à Heer-Agimont et à Chimay, Arthur Masson devait les parachever à l’Université de Louvain où, le 10 novembre 1922, il se vit décerner le diplôme de docteur en philologie romane. Mais, quelque dix jours avant de recevoir le précieux parchemin, il avait été nommé professeur intérimaire à l’Athénée royal de … Nivelles où, jusqu’en 1936, il allait donner le cours de français dans les classes inférieures des humanités
modernes.
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Rencontre vespérale (COLLET Francis)
Fréquemment, après le repas du soir, par un hasard qu’on pourrait croire sollicité, Arthur Masson retrouvait Paul Collet et Octave Sanspoux devant le magasin de ce dernier, rue de Namur …
Paul Collet place sa canne en siège inconfortable, Octave Sanspoux, petit béret, lunettes et tablier blanc, tient une cigarette entre ses doigts brunis par le métier. Il s’adosse carrément contre l’appui de sa montre de photos de mariées et de premiers communiants. Arthur Masson, les mains croisées dans le dos, reste droit comme un i.
Tels des pipelets, les voilà gui commentent le fait du jour, content des anecdotes, rapportent la derniëre “fauve”.
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Cure d’altitude (GENTILHOMME Camille)
Le 16 décembre 1942, arrêté par la Feldgendarmerie à 7h30 du matin, au moment où j’allais prendre mon service à l’Ecole Normale et conduit directement au Champ d’Aviation, quelle ne fut pas ma surprise d’y rencontrer Arthur Masson…clignant des yeux, paupières plissées dès mon
entrée dans la salle du mess, comme pour me lancer à la fois un signe de convivialité… et une invitation à la prudence.

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