Nivelles An Quarante.

C’est encore la suite de notre brochure de mai.
Cela vaut d’être porté à la connaissance de nos lecteurs.
Nous avons reçu une longue et émouvante lettre de Madame Suzanne Lejeune, qui a vécu les journées de mai 40 dans des circonstances peu ordinaires : elle était sur le point d’accoucher. Ses souvenirs viennent fort bien compléter ce que nous avons dit de l’hôpital. Donnons-lui la parole:

«… mes beaux-parents, M. et Mme Max Lejeune (rue de Mons) m’avaient gentiment proposé de m’accueillir en vue de l’événement attendu pour le 10 ou le 14 mai, Je vivais donc chez eux depuis quelques jours et y avais déménagé berceau, layette, etc. Le 14 mai, je décide d’aller dîner avec mon père (.) Vers 13 h 15, c’était le drame dans toute son horreur. La rue où nous habitions s’est progressivement vidée de ses occupants.
Personnellement, j’étais physiquement incapable de faire de même. Conscient de cela et cruellement embarrassé, mon père prit finalement la décision de me conduire à l’hôpital. Par les boulevards extérieurs, nous avons, en nous abritant plusieurs fois, mis près de quatre heures pour faire le trajet. C’est à partir de l’abri Lambert, boulevard des Arbalétriers, que j’ai vu la flèche de notre Collégiale tomber comme dans un film au ralenti.

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