Quelques précisions complémentaires sur le symbole de la souris…

Il est assez remarquable de constater que pas un mot à propos de souris n’est rapporté dans la « Vita Geretrudis » éditée, et c’est une réelle chance pour les chercheurs, une trentaine d’années au plus après la disparition de la sainte soit en fin du 7e siècle après Jésus-Christ. C’est seulement quelques siècles plus tard que les rongeurs furent mis en scène, trottinant tantôt le long de la crosse abbatiale, tantôt sur le rouet ou à même le sol. Quel lien peut-on dès lors établir entre les souris et sainte Gertrude et surtout à quelle base historique peut-on se fier ?

L’on sait depuis toujours que rats et souris sont à l’origine de la plus grande part de la misère qui était le lot quasi quotidien de nos ancêtres. De fait, en quelques heures, un bataillon de ces rongeurs vêtus de gris pourrait envahir et grignoter complètement un champ entier de céréales. Plus précisément la tige d’un épi étant rongée à sa base, elle ne tarde pas à se pencher jusqu’à toucher le sol où se répandent alors les grains convoités par les prédateurs. Suite aussi à l’intensification et à l’extension des zones agricoles, un nombre toujours plus grand de rongeurs de toutes espèces viennent établir leurs quartiers dans ce qui constitue à leurs yeux de véritables greniers à nourriture. De là une réputation de véritable fléau pour ces souris dérobant les ingrédients du pain, denrée alimentaire de base au moyen âge, au nez et à la barbe de l’homme. De là proviennent nombre de famines atroces dont l’Histoire fourmille pour la période considérée.

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