Rencontre avec Désiré Guillaume
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Désiré Guillaume, décédé en janvier, a passé près des trois quarts de son existence à Nivelles.
On l’a beaucoup connu comme aviateur et comme bourgmestre. II était aussi, et ce n’est pas négligeable, industriel, homme d’affaires, dirigeant d’associations patriotiques, fondateur d’un service-club, membre des organisations ouvrières.
Il a siégé au conseil communal jusqu’en 1976. C’est à ce moment que j’ai voulu l’interroger sur sa déjà longue vie.
Il a catégoriquement refusé de répondre. Il m’a dit à peu près ceci : «Je quitte la vie politique avec amertume. Quant à ma vie militaire, c’est une page tournée depuis longtemps. Je ne veux plus la connaître». Et les années ont passé.
O surprise ! Nous voici au début de 1987. Désiré, dans sa 86e année, m’appelle et m’accueille : « De quoi veux-tu que je te parle »
Vous pensez bien que je me le suis pas fait dire deux fois. J’ai rappelé à Désiré des faits qui remontaient à 1917. D’autres en rapport avec les années 20 lorsqu’il est arrivé à Nivelles. Aussi avec l’an 40. Et avec tout le reste. Je lui ai rendu visite chaque mois.
Je possède maintenant un gros dossier.
Pas toujours très clair, car la mémoire d’une personne âgée est tributaire de lois que les psychologues connaissent bien. Il m’a fallu, de-ci, de-là, débrouiller l’une ou l’autre confusion. Parfois d’ailleurs avec soulagement : Désiré m’a bien dit qu’à plusieurs reprises, son Hurricane avait été endommagé par la Flak Artillerie, mais qu’il s’en était toujours sorti. Il a complètement oublié de me raconter qu’à Nivelles même, son avion a un jour capoté et qu’il devait à un miracle le fait d’en être réchappé. C’était en 1925…
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