Sourires judiciaires.

Préambule
Quelques anecdotes, courtes, amusantes, parfois rigolotes et authentiques. C’était à l’ombre de Thémis. C’était
d’ailleurs. Il y a longtemps. Si sérieux soient le temple de la déesse et ses œuvres, là, comme partout, rien n’empêche qu’à l’occasion, un fifrelin d’esprit ou d’humour y soit le bienvenu. Sauf, parfois, pour le médusé. Dans cette suite, pas plus de nostalgie que dans les précédentes. Ne dit-on pas que la nostalgie serait le chagrin des souvenirs ? Il n’est pas question de cela. J’entretiens seulement des sourires comme,jadis, au lycée, on m’enjoignait de cultiver les fleurs latines et grecques. De celles-là, il est préférable de ne pas en parler ! « Rari nautes sub gurgite vasto ! » — traduction libre du vers de Virgile : « Rares sont celles qui ont surnagé ! ».

La punition (1)
Quel automobiliste se souvient-il que, dans les grandes villes, les tramways jouissaient d’une priorité absolue sur les autres usagers de la voie publique ? Inutile de dire que les litiges étaient fréquents. et persistante une rumeur qui tentait d’accréditer l’idée qu’un procès avec la compagnie des tramways était perdu d’avance. Et de citer l’éternelle histoire du pot de terre contre le pot de fer. Ce n’était qu’une rumeur. Fausse comme il se doit. À l’époque, deux avocats, notamment, étaient les conseillers attitrés des « trams ». Un jour, l’un d’eux, Maître Van P… devait défendre un conducteur de tram, prévenu d’avoir été l’auteur d’un accident de la circulation. Son employeur, la compagnie, était cité comme civilement responsable.

……..