Un bombardement inoublié …
Auteur : DELESTIENNE André et DUFER Marcel
Vous allez trouver ci-après deux récits dus à des témoins directs de cet attentat inqualifiable opéré contre la belle cité de Nivelles le mardi 14 mai 1940 en milieu de journée. Les deux personnes présentes sont André DELESTIENNE (20 ans en 1940) et Marcel DUFER (14 ans en 1940), tous deux bien connus de la majorité des Aclots.
Rien à ajouter à leurs dires car c’est l’émotion, toujours présente, qui prime.
Une dernière chose – Marcel Dufer nous demande de ne pas oublier l’anecdote complémentaire suivante : « Le 14 mai 1940, Antoine DURAND qui était venu se faire coiffer chez Wilmet, a été une des premières victimes des bombes teutonnes en cette horrible journée. Il fut littéralement pulvérisé par l’une d’elles !! »
André Delestienne raconte:
J’étais mobilisé
Et la nuit de la Saint Sylvestre 1939, avec mes copains, en permission, nous nous devions de participer au bal du Waux-Hall. À la sortie, il neigeait sur Nivelles et j’ai proposé de reconduire deux jeunes filles, avec leur maman, elles devaient prendre le train, pour Baulers, 30 cm de neige, un épais manteau blanc recouvrait toute la ville qui dormait paisiblement à quelques mois de la déclaration de guerre.
Nous étions jeunes, je n’avais pas vingt ans et nous faisions la fête ; nous ne pouvions pas savoir que 1940 nous réservait des lendemains qui pleurent…
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Témoignage de Marcel Dufer :
GUERRE DE 1940-1945. MES MÉMOIRES CONCERNANT CETTE PÉRIODE ET PRINCIPALEMENT LA RELATION EXACTE DES FAITS QUE NOUS AVONS VÉCUS EN TANT QUE HABITANTS DE LA ZONE INCENDIÉE LORS DU BOMBARDEMENT DE LA VILLE DE NIVELLES DU MARDI .
14 MAI 1940.
Depuis quatre jours, l’état de guerre existe entre les alliés qui se composent de la France, de l’Angleterre, de la Hollande et l’Allemagne. Depuis plusieurs jours, la population participe
à la course aux provisions, les magasins d’alimentation sont vraiment pris d’assaut.
Nivelles, centre important de communications, est envahi par des milliers d’évacués civils, de troupes belges et alliées qui d’une part reculent devant la poussée allemande, et par le
passage de troupes françaises et anglaises qui se portent à la rencontre des envahisseurs d’autre part. La Luftwaffe est absolument maîtresse du ciel, un ciel très ensoleillé déjà depuis quelques semaines et qui permet à l’aviation allemande de maîtriser complètement la situation.
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