Un canal à Nivelles…
Auteur : DUBOIS Henri et HORBACH Raymond
Le parapet du ponceau enjambant le déversoir du petit étang de la Dodaine porte l’épigraphe suivante
« FAVENTE ‘N. DIGNEFFE SVBPRAEFECTO
INVENIENTE J. B. DANGONAV URBIS PRAESIDE
CURANTE J.J. DEVILLERS MUNICIPII CONSILIARIO
ANNONA SAEVIENTE ALENDIS EGENIS
E PALUDE PESTILENTE
FOSSAM ET VIRETA FEGERE CIVES »
…Ce qui veut dire :
« Avec l’appui de N. DIGNEFFE, commissaire de district, à l’initiative de J.B. DANGONAU, bourgmestre, par les soins de J.J. DEVILLERS, conseiller communal, alors que le prix des denrées était excessif et qu’il convenait de nourrir les indigents, d’un marais pestilentiel, des citoyens firent un canal et des pelouses »
De nos jours, on dirait un espace vert !
Le point de départ des travaux commémorés par L’épigraphe nous est bien connu par un rapport du conseil municipal daté du 24 mai 1811:
« Séance du conseil municipal du vingt-quatre mai 1800-onze.
Le maire expose :
Les étangs nommés la grande et la petite Dodaine, qui alimentent le moulin appartenant a la ville et qui touchent aux remparts, ont été tellement négligés qu’ils ne sont plus couverts d’eau que dans une très petite partie. Le reste est une vase tantôt inondée, tantôt desséchée, qui exhale une odeur méphitique insupportable. Il en résulte des fièvres malignes très dangereuses. On peut voir les rapports des médecins à ce sujet ; ils sont effrayants, et l’administration ne pourrait, sans encourir de blame, laisser les choses en cet état.
Le devis estimatif des travaux à faire pour convertir une partie des étangs en promenade de manière à conserver assez d’eau pour alimenter le moulin, est mis sous les yeux du conseil.
On voit par cette pièce, que les deux étangs seront convertis en un canal de 150 pieds de largeur sur 5 pieds de profondeur; que là où existe une vase malsaine, il y aura une pelouse bien plantée. Elle offrira une promenade agréable qui augmentera la salubrité de la ville et l’agrément de ses habitants ”.
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