Un parmi d’autres…

Premiers battements d’aile
Je me suis engagé volontaire de carrière à l’Aéronautique Militaire le 1° mars 1939. Je me suis présenté à la base « École de pilotage » de Wevelgem : honoré du titre de soldat-élève-pilote ; je suis inscrit, avec 35 camarades, dans la 80° promotion. Nous étions donc 36 « cadets » entrés ensemble, des gars gonflés, l’esprit fonceur et frondeur.
Nous étions fiers de vouloir faire connaissance de ceux qui seront nos moniteurs et à l’égard desquels, dès avant l’écolage, nous étions déjà pleins de respect. La plupart sont devenus des héros. sauf cette crapule de Gillis à qui je dois l’honneur d’avoir bénéficié de plusieurs jours d’arrêts.
Quelques jours plus tard, nous faisons mouvement à Deurne et commençons immédiatement, sur Avro 504, la première phase de l’entraînement. Après 4 h 20 de double commande, mon premier vol « solo ». Tous les espoirs sont permis : Fairey Fox, Firefly, Renard 31, Morane.Le brevet militaire est acquis et le 15 janvier 1940, je rejoins la 1° Escadrille en qualité de Caporal Breveté Pilote Militaire. La 1° escadrille des Mouettes venait de Tirlemont et elle est restée à Deurne jusqu’au grand bouleversement!

Un 10 mai.
Vers 6 heures et juste avant un fort bombardement par la Luftwaffe, ce fameux 10 mai, nous évacuons Deurne et essayons de cacher les avions à Hingene. Nous apprenons que la Belgique et les Pays-bas sont envahis par plusieurs armées nazies qui pratiquent une guerre ultra-moderne, animées d’un moral d’acier. Elles s’envolent vers une victoire éclair. Des unités belges, ne vaut-il pas mieux ne pas en parler ? La dégelée que nous avons subie résulte de notre commandement laissé aux mains de chefs incapables voulant pratiquer une politique de neutralité et d’indépendance.

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