Journal du grand exode

Journal du grand exode des réfugiés français et de la retraite allemande du 7 octobre au 31 décembre 1918 (1ère partie) 

Avant-propos
Il y a un demi-siècle, très exactement, Paul Collet refermait un calepin en ciré noir. D’une plume soigneuse, mais en style de reporter, il y avait consigné, au jour le jour, du 07 octobre au 31 décembre 1918, et jusqu’à l’infime détail, les événements du temps. En tête, il a calligraphié « Journal du grand exode des réfugiés français et de la retraite allemande ». Ce journal vous est livré brut. Pas un mot n’y a été changé

Mieux qu’aucun, le secrétaire du Comité nivellois d’accueil des Réfugiés français a vécu l’exode massif des expulsés des zones d’étapes allemandes de Valenciennes à Hénin-Liétard.
Sous la direction du bourgmestre Ferdinand Delcroix, ce groupe de volontaires avait organisé l’hébergement et prévu l’intendance. Paul Collet, parmi eux, s’est penché sur la détresse de ces familles du Nord de la France, en la majorité des femmes, des vieillards et des enfants, et s’est pris à les affectionner. Son inclination naturelle pour la latinité et la civilisation française s’est assurément accentuée durant ce trimestre historique.
Ainsi, plus encore, Paul Collet allait professer son amitié pour la France, amitié sincère, enthousiaste, cocardière par certains côtés. Ces pages en font foi.
Au fait, son tempérament doux comme sa gaieté gauloise, sa pensée cartésienne comme le romantisme de sa sensibilité, son verbe exact et sûr, sa culture policée, son affabilité de nature, surtout à l’égard des plus humbles, ne devait-il pas le mener à s’identifier quasiment aux esprits, caractère et genre de vivre français, jusque dans l’attitude même. La génération d’entre-deux-guerres se remémorera aisément le « fransquillon » aux bandes molletières et à l’alpin crânement posé, parcourant, carnet de croquis à la main, les ruelles de Nivelles et les chemins creux du Roman Pays.

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