Journal de captivité à Soltau. ( partie 1 )

Auteur : PLACET Marcel et TONDEUR Georges Joseph DUMONT, que je ne saurais trop remercier

Joseph DUMONT, que je ne saurais trop remercier ici, nous a confié le carnet de notes d’un certain Marcel Placet, emmené de force et interné par les Boches dans un camp de travail, en Allemagne. En fait, il a été l’une des nombreuses victimes de la réquisition, suivie de la déportation à Soltau en novembre 1916, d’un bon millier de nos concitoyens nivellois en vue de soutenir, sur place, l’effort de guerre de l’occupant allemand. C’est avec un infini respect et un intérêt soutenu que je vous en livre le contenu, car, à ma connaissance, aucun écrit détaillé n’a encore été rédigé, et donc publié, à ce propos.
[A noter que les indications tirées du calepin ont été adaptées au mieux (style plus que télégraphique bien souvent), surtout du point de vue grammatical (ponctuation & emploi des prépositions), afin d’assurer une meilleure compréhension et présentation]

1ère PARTIE
DEPART DE NIVELLES, ce mercredi 08-11-1916
1 h du matin
Couché après avoir apprêté les paquets. Sommeil très agité.
Levé 5 h 1/2. Départ pour la messe et communion. Retour 7h 4, on se force pour déjeuner. Enfin, l’heure de faire ses adieux est venue ; ils sont tristes malgré l’espoir du retour dans quelques heures.

……….

SOLTAU!
A l’mémoire des déportés d’Braine

Une autre vision de ce sinistre camp de Soltau nous est donnée par ce long poème en wallon hennuyer écrit par Georges Tondeur sous le pseudonyme de Pûjon. Ce poème, en vers libres, a été édité dans un recueil qui porte le curieux titre : « …Et mes petits-enfants ne me comprendront plus !.. » paru en 1937 à Bruxelles aux Etablissements d’imprimerie Charles Lorie avec une préface de Jean Haust.

Soltau ! Pa-yi des môrts, pa-yi des condamnés!
Pa-yi qu’on voû dé d’lon comme in grand, grand cimetiére !
Pa-yi usqu’on a fait indurer tant d’nosfréres!
Pa-yi d’infier ! Pa-yi qu’on n’oublira jamais !

C’estoù ‘l neuf dé novembe mil neuf cint seize.
Tout! nûte on avoû sté dessu des cautès braises;
Tout’! nûte on avoû brai, brai qu’on n’in povoû pu,
Et on avoû compté les heures.

……..


Laisser un commentaire

Verified by MonsterInsights