Nivelles, collégiale Saint-Gertrude. [porte du marché]

Avant les destructions causées par le bombardement de 1940, les murs des bas-côtés de la collégiale étaient tapissés de lambris jusqu’à hauteur de l’embrasure des fenêtres, interrompus à mi-parcours, de chaque côté, par un tambour de porte peu saillant : celui de la porte du cloître au nord, exécuté en 1738, et celui de la porte du marché, au sud, entrepris dès le début de 1739 et terminé avant la réalisation des lambris en 1740.
Plus monumental que le premier, le tambour méridional porte deux statues en chêne que Laurent Delvaux a réalisées pour la chanoinesse Charlotte Emmanuelle née baronne de Poelgeest entre août 1739 et janvier 1740. L’identité de celui qui a conçu le tambour lui-même n’est pas citée, mais la qualité et la grandeur architecturale de l’ensemble, le style de la décoration et l’intervention certaine de Delvaux pour les statues pousse à lui attribuer un rôle important dans la conception. Hypothèse consolidée par la présence dans ses
archives d’un croquis qui n’est autre qu’une étude pour les parties hautes d’un tambour de porte, fort proche de celui qui nous intéresse, mais non identique.

Description et histoire matérielle
Ce tambour de porte se présente sous la forme d’une façade architecturale tripartite articulée sur quatre pilastres cannelés à chapiteau composite posés sur un haut soubassement. Une double porte sous tympan cintré à décor sculpté, inscrit dans l’imposte, occupe la partie centrale que surmonte, au-dessus de la corniche, un fronton triangulaire frappé d’un blason armorié. Les partieslatérales, sans décor sculpté, sont obliques et légèrement concaves pour se raccorder avec élégance au fronton de la façade (3).
L’entablement qui ceinture l’ensemble assure l’unité horizontale de la structure que domine une demi coupole en forme de dôme couronnée d’une gloire rayonnante. Devant le dôme, deux statues assises sur les rampants du fronton représentent la Force et la Prudence et sont l’oeuvre de Laurent Delvaux.

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