Que signifie Poulées

Le Grand Marquais, ferme qui appartenait jadis aux Guillemins, fut vendu le 3 ventôse an V, avec 50 bonniers, à Jean-Baptiste Paulée pour 28,000 livres (1). Le prieuré d’0rival, avec 85 bonniers, a été vendu le 21 mai 1797 à Poulée moyennant 210.000 livres (2). Nous devons tenir ces indications pour négligeables car le pluriel de Poulées en s fait penser de prime abord à un nom commun. Il existait notamment en 1525-26 une assise (impôt) dite poulée sur la laine (3). En 1789, il a été délivré un permis de « placer un seuil de 8 poulées sur la rue et en cas il incommoderait le public, sera obliger de l’ôter » (4). Un auteur, Mr. André Demeuldre, a pensé qu’il pouvait s’agir d’une mauvaise lecture de « poulces« , pouce, ancienne mesure (5). Ces vagues explications ne nous satisfont pas davantage. Par contre, Mr Hanon de Louvet nous a ouvert la vraie voie. D’après lui, il faut considérer poulée comme l’équivalent de poulie, anciennement polie, poullve, etc, etc … qui désignait un lieu où l’on étendait les draps, les étoffes, pour les sécher, les travailler. On disposait même du verbe poulier qui signifiait étirer, étendre les étoffes pour les faire sécher. La ruelle ou « tiène » des Poulées aboutissait ou tenait à un endroit où l’on pouliait les étoffes (6). Ces indications correspondent à celles qu’on peut lire dans Godefroy (7) et dans la Curne de Sainte-Palaye (8), tandis que Littré mentionne……