C’était Nivelles, essai de reconstitution de la vie locale sous l’occupation.

ANNÉE 1943

On a écrit des livres qui traitent de l’humour pendant les années de guerre. C’était, le plus souvent, au détriment de l’occupant. Ainsi ai-je le souvenir d’une histoire que l’on racontait volontiers en petit comité : un officier allemand dîne dans un de nos restaurants et réprimande le garçon parce qu’on lui a servi des pommes de terre minuscules. «Dans mon pays, dit-il, c’est juste bon pour les cochons». Et le garçon de répondre «Par ici aussi, Monsieur» !

A Nivelles, des étudiants ont fait circuler une grosse parodie des communiqués du quartier général du Führer. C’est la victoire partout. Sur le front de Russie, la Wehrmacht a tellement bien réussi à raccourcir la ligne des combats que celle-ci est devenue inexistante. Et les bombardements que la Royal Air Force mène sans arrêt contre le Reich se soldent par un désastre pour l’aviation anglaise : plus d’un million d’avions britanniques ont été abattus en quatre jours !

Mais revenons à notre Lanterne Nivelloise. Nos collections demeurent incomplètes. Nous allons en tirer ce qui est possible. La Lanterne Nivelloise est devenue maigrichonne, anémique, minuscule, rabougrie. Une sorte de reflet du train-train quotidien des familles aclotes pendant les jours mornes de la guerre. La substance de notre toutes-boîtes a fondu comme neige au soleil. Par exemple, dans le numéro du 24 juin, je répertorie une annonce de cinéma, une de théâtre, une information sportive, un avis du secours d’hiver, 14 petits placards publicitaires, 23 petites annonces, 3 avis notariaux et 5 communiqués divers. C’est moins du quart de ce que je découvrais dans mes collections de 1941, lorsque j’ai abordé cette étude.

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