Chroniques

LA FOURCHETTE AUX SOUVENANCES – VII

La langue de veau
Souvent, a l’heure du déjeuner, un peu avant de passer à table, les senteurs venues de la cuisine m’en rappellent d’autres. J’ai évoqué des festins familiaux. Je pourrais parler des fastes culinaires prévus pour les réunions claniques du dimanche de la kermesse, a Hoves, en Hainaut.

Je sais. Un regret récurrent me tourmenterait. Mea Culpa maxima. Je ne me suis pas soucié de connaître
la recette d’une oeuvre maîtresse: la tarte au maton.
Pourtant, ce n’est pas faute de l’avoir vue faire. Mon insoucIance ajoutée à ma gourmandise n’ont pu compenser mes répréhensibles distractions de gamin. Mon excuse serait que l’ouvrage était complexe, depuis les cruches de cinquante litres de lait mis à « matonner » —pas à cailler comme abusivement prétendu – jusqu’a la cuisson dans le vieux four, chauffé avec un bois choisi pour ses qualités odorantes.

La raison tente de me consoler. A juste titre, elle me dit qu’il est impossible de réaliser cette gâterie à l’heure actuelle et que le pâtissier le plus respectueux de la tradition ne pourrait pas vendre sa fabrication. Le juste prix demandé ferait reculer le chaland. La mémoire de mes papilles gustatives et de mon palais s’entête, elle, à recuser les « matons », aujourd’hui proposés, si bons soient-ils pour les non-initiés. Ils ne supportent pas la comparaison. Impossible d’en dire plus.

……..


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