Chroniques

La fourchette aux souvenances
Une entrée…

Quant les souvenirs fleurissent, je confie parfois avoir été élevé autour d’une table. Pas à celle de la cuisine,
mais à l’autre, dans la salle à manger, la grande avec ses rallonges. Elle servait aux repas de fêtes, aux notres. Elles étaient fréquentes.

C’était au temps de ceux qui ne sont plus. Ils se réjouissaient des prétextes invoqués pour se réunir, pour se retrouver. Ils aimaient et nous ne comptions pas. La pseudo-communication sacralisée aujourd’hui par la publicité aurait été superflue. Ils n’auraient pas eu besoin que l’on les importunât en tous lieux avec des « g.s… mimiques ».
Ils avaient l’art de prendre le temps de vivre en famille.
Pour les plaisirs du coeur et de la bouche. Aucun d’eux, anciens ou plus jeunes, sans discrimination de sexe, n’était du parti des bégueules, des pisse-froid ou des atrabilaires. En leur compagnie, pour avoir droit au chapitre, il fallait attendre l’extinction du dernier fou-rire.
Rabelais n’était jamais loin.

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