Chroniques

La fourchette aux souvenances
Indélicatesses et galimafrées

Archie m’a écrit. Le fait est rare. Il mérite d’être retenu. En patience chez son dentiste, il a découvert la revue et une « Fourchette aux souvenances ».
Archie tenait à me faire part de sa satisfaction. Qu’il soit loué !
Sa lecture lui a rappelé un funeste déjeuner. Le ton du récit est léger. N’empêche. Le fond est amer. Ici et là, le rédacteur n’a pu se retenir de tremper sa plume dans un suc de chicotin. Cela se comprend. Perdre inopinément le respect pour une vieille amitié, et de surcroît manger mal ne peuvent inspirer un hymne à la joie. Archie a été meurtri par les indélicatesses de personnes, un couple, qu’il tenait pour des amis depuis quarante ans. Ils se voyaient fréquemment. Ces gens s’amenaient chez lui, souvent à l’improviste. C’était sympathique. Archie aimait bien. N’avait il pas des bières d’abbaye et du vin à gogo ? Louise, sa femme, ne présentait-elle pas, comme par enchantement, des assiettes garnies de petites choses à grignoter ? Les copains ne se gênaient pas pour n’y point laisser une miette. De temps à autre, Archie les invitait à déjeuner. C’était une petite fête du cœur sur la main. Louise mitonnait des succulences et Archie abreuvait. Ils savent recevoir. Ils connaissent le savoir-vivre. Ils ne recevaient pas la monnaie de leur pièce. La femme invitée, prompte à pontifier, se fatigue plus vite encore de l’instant. Ou bien elle doit faire une sieste, ou elle baille ou doit partir. Il lui faut être ailleurs. Elle sert de poisson pilote à son homme soumis à ses répulsions pour la sédentarité.

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