De mémoire de cheval…

AVANT-PROPOS
J’éprouve souvent plus d’admiration pour la mémoire du cheval qu’envers l’intelligence de l’homme …

UN BOURGEOIS HONORABLE
La famille Reduz n’était pas la plus riche du bourg, mais elle s’en donnait les manières. On n’a pas tous un fils avocat à la Cour des Comptes, et une fille qui a épousé un médecin,
professeur de physiologie à l’Université d’Istanbul. Ajoutez-y un oncle chanoine capitulaire et une tante, Supérieure à l’Institut des Soeurs de Saint-André ! Et vous aurez compris que la haute maison de pierre grise, dont les murs d’enclos masquaient le jardin, ne pouvait héberger
que des gens honorables. « Chacun chez soi et Dieu au tabernacle ! » L’honorabilité s ‘acquiert, la respectabilité se préserve. Seule la bascule de la boîte aux lettres faisait, chez les Reduz, les jours de grand vent, quelque clin d’oeil avenant aux passants.

Toujours vêtu de noir, chemise blanche à col amidonné, Alphonse Ghislain Reduz, inspecteur général des contributions – honoraire ! – n’avait ni pairs ni amis. Rien que des subordonnés et quelques supérieurs hiérarchiques. Si peu ! La plupart étaient décédés. Et encore ! Certains d’entre eux, hissés à ces postes suprêmes par les courroies de la politique, n’avaient guère de mérites. Que voulez-vous!
Les vers préfèrent s’installer dans les plus hauts fruits du pommier.

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