En retrouvant un croquis représentant Paul Collet

25 ans d’Afrique, c’est long, direz-vous, et cependant je viens de remonter le cours du temps à l’allure vertigineuse que permet la pensée… il a suffi que je retourne un coin de ma cave, un coin où j’ai entassé pêle-mêle un tas d’objets, de livres et de carnets de croquis, des dessins, quelques silex préhistoriques et tessons romains, bref des tas de choses que l’on dit oubliées. Tiens, un carnet de croquis acheté à Toulouse en mai 194() : intéressant, j’avais oublié ça aussi. On tourne les pages jaunies. 24.7.44 : c’est la date qui figure sous un croquis au crayon quelque peu « brouillé » par le frottement des pages. Cela représente un petit estaminet de campagne, avec une stèle chapelle sous un grand pin «Au Café du Bon Dieu » à Ittre.

Cela me revient à présent, je suis remonté dans le salon, le carnet sur mes genoux, des souvenirs plein la tête… C’est que cela fait 35 ans ! C’était avec Francis COLLET et son père Paul que nous avions fait cette grande promenade ; nous avions mangé nos maigres tartines de guerre sur une table en bois bancale dans la petite salle au sol parsemé de sable blanc, comme cela se faisait encore à l’époque. Nous avons parlé en marchant, dessiné au tournant d’un chemin, et rit tout au long de cette journée.

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