Feye d’Ârdenne en Haute -Lesse et Fîye d’Ârdenne en Roman Païs.
Auteur : COLLET Francis
LIBERT Albert
CHAUFOUREAU Willy
Il y avait longtemps, avant la lecture de ce poème, écrit par un wallon, genre barde de Famenne, que je n’avais plus éprouvé autant la magie des parlers de nos « ratayons » qu’ils soient de la « ville dui rit », disait de Nivelles Camille Lemonnier, ou de de mon paisible terroir d’adoption. Tous mes sens y ont retrouvé du plaisir. II y a dans les lignes, les rimes, les mots wallons une saveur qui fait saliver. A les lire, de vers a vers, l’oreille est séduite par leurs intonations chantantes.
Les redondances quasi-germaniques pour unelangue romane des « k », des « W », des « y”, comme celles des « tch » anglais ou des accents circonflexes francais, — selon le système d’écriture proposé en 1900 par J. Feller et admis par tous nos philologues et scripteurs en terres romanes — ne nous gênent nullement quand on aperçoit la « truitelle s’trouffler l’Coq’ d’awous » et qu’on partage le plaisir de nous voir ensemble, sitôt « rpachéyés » et la « prandjîre » terminée, « rluk les spirieus zoupler intrè les tènès ureyes » … ces mots, expressions et onomatopées, ce sont aussi des couleurs subtiles, propres a voir se confondre graphie et aquarelle. Mais ces mots sont pour nous encore des choses à peloter tout en douceur. Un poème en wallon c’est un coffret où se mêlent, rubis, aigues-marines, lazulites, purs diamants, aux côtés d’écus et doublons…
Ah ! qu’Harpagon eut joui d’en lire un…
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