Glanes Littéraires : Edmond Picard (1836-1924)
Auteur : Francquart
Henri de Régnier, Nivellois à la mode de Bretagne, nous avons raconté ici même ses origines brabançonnes – vint un jour dîner chez Edmond Picard. Il se fit longtemps attendre. Il avait probablement été retenu chez son barbier car il apparut poudré d’une façon extravagante. Son monocle vissé dans l’œil lui donnait cet air hautain dont nous avons parlé-et qui se démentait très vite par la bonne grâce du gentilhomme qu’il était. Edmond Picard tenait table ouverte. Il recevait en grand seigneur tout ce qui portait un nom : avocats, peintres, sculpteurs, écrivains, artistes. Son hôtel de l’avenue de la Toison d’Or à Bruxelles était d’un luxe somptueux. Il avait en ce temps-là douze domestiques, des équipages princiers, les plus beaux chevaux. Il faisait blanchir son linge à Londres et Mme Picard possédait quatre cents toilettes. Picard mettait beaucoup d’application à ne pas être « conforme » . Dans l’antichambre lambrissée de ce grand avocat, on s’en apercevait déjà en lisant s r le manteau de la haute cheminée de marbre : Pour gagner son procès, il faut bon avocat, bon jugé et bonne cause, Mais tout cela sert à bien peu de chose, quand bonne chance fait défaut …….