Jack Gondry : Monsieur JAZZ

Notre but n’est pas de reproduire les remarquables articles extrêmement fouillés, diffusés par le RIF dans les années 80, mais d’aborder par l’interview la carrière musicale de Jack qui vient de fêter magistralement ses 60 ans de jazz au Waux-Hall de Nivelles le 24 mai dernier. Nous pensons que le style décontracté de la conversation que nous avons volontairement reproduit ici rendra votre lecture plus agréable. Cher Jack, encore toutes nos félicitations et nous te cédons maintenant la parole.

Comment es-tu venu au jazz ? Es-tu, comme le héros de la bande dessinée de Goscinny, tombé dedans quand tu étais tout petit ?
En quelque sorte ! Mon père était Anversois, il avait appris le piano au Conservatoire d’Anvers. La ville était une métropole, tout y arrivait plus rapidement que partout ailleurs dans le pays, ceci valait également pour la musique étrangère ou américaine. Mon père m’a toujours dit qu’avant la guerre 1914-1918, il jouait déjà des Ragtimes au piano, notamment « Alexander’s Ragtime Band » ! Il pratiquait donc la musique syncopée.

Il a fait la guerre 14-18 en tant que volontaire, il a quitté Anvers lors de la retraite d’octobre 1914, il est arrivé en Angleterre, est revenu sur le front belge peu après et, vers la fin de la guerre, vu sa qualité de quadrilingue, il a obtenu son transfert à la RAF à titre d’officier de liaison, interprète, et c’est ainsi qu’il est arrivé à Nivelles en 1918 et y a fait la connaissance de ma mère. Il avait eu comme compagnon d’armes à la RAF un pianiste et chef d’orchestre anglais très populaire dès les années 20, Jack Payne, avec qui il avait joué des Ragtimes.…. Jack Payne s’est produit à Bruxelles à l’époque avec le slogan humoristique : « Pas de plaisir sans… Payne ». J’ai donc naturellement entendu cette musique chez moi alors que je prenais des cours de piano et de musique chez Ursmar Scohy. En outre, nous achetions des
disques américains, on peut donc dire qu’avant la formation du premier orchestre en 1942, je jouais déjà du jazz.

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