L’Art à Nivelles.

Ce joyau d’art incomparable que constitue la collégiale sainte-Gertrude – témoignage roman de valeur européenne – suffirait amplement à justifier la richesse de notre passé artistique. Ce monument et ses trésors sont autant de témoins

émouvants où s’atteste l’art de nos ancêtres aux différents âges de notre cité. Celle-ci a connu, dès le moyen-âge, une très grande prospérité économique amenant un essor remarquable de nos métiers d’art. L’histoire locale ne nous a pas transmis tous les noms des artistes qui brillèrent alors dans l’orfèvrerie, la dinanderie, la ferronnerie, la sculpture et l’art du verrier.

Mais nous ne pouvons songer à établir ici la liste de nos artistes, ni non plus tenter d’élaborer l’étude rétrospective de tous nos artsa Ne passons cependant pas sous silence la menuiserie d’art qui atteignit son apogée au XVIII ^e siècle, époque à laquelle l’art prit dans notre ville une rare extension. L’hôtel abbatial, les superbes maisons du chapitre et celles de la bourgeoisie s’enrichirent alors d’escaliers à rampe sculptée, de boiseries de cheminées ornées de festons, de bas-reliefs, de peintures. L’on meubla ces maisons de buffets, d’encoignures, de coffres, de garde-robes, d’alcôves, de commodes, de caisses d’horloge ; on les enjoliva de boiseries à panneaux et de cartouches en plâtre de style Louis XV. L’église elle aussi reçut cette décoration de salon…

C’est à cette époque de la douceur de vivre qu’œuvra Laurent Delvaux, le plus grand artiste de son temps. Mais les qualités du sculpteur de Charles de Lorraine sont trop connues pour que nous y insistions. Delvaux forma une génération d’honnêtes sculpteurs parmi lesquels les Nivellois Lelièvre, Tamine et Anrion ; ce dernier exécuta notamment le grand groupe de divinités marines qui orne le miroir d’eau du parc de Belœil.

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