La vengeance de Chloé.

Dans ce récit, ce qui vous paraîtra le plus invraisemblable est cependant le plus vrai.

De curieux personnages
« Chloé ! Chloé ! ». Elle abhorrait ce prénom qui résonnait à ses oreilles comme un coup de marteau sur un clou. Une grand-tante à héritage, passionnée æ Dieu sait pourquoi ? æ des Ballets russes, le lui avait légué dès son baptême en posant dans la corbeille de la nouveau-née dix bonniers de bois et pâtures.
Foutue épitaphe !
« Ele a austant de liârd què d’cruwaus dins ‘l coûr d’ès cinse’», grognaient les envieux.
C’était vrai ! Chloé avait du bien, mais se souciait fort peu des apparences.Elle préférait entendre les caquetages de sa volaille picorant aux abords de la ferme que les commérages
des manants d’alentours.

Etrange personne au demeurant ! Les plus âgés se souvenaient d’une jeune fille assez belle et plutôt fière, pensionnaire chez les Sœurs Notre-Dame où elle rêvait de devenir institutrice.
Sa mère morte trop tôt, le père, un gaillard rustre et taiseux, avait ramené la donzelle au bercail : « C’n’èst nin avè dès fes d’èscole qu’on tchèruwe èyè qu’on èscure lès tchaudrons l »

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