Le Meunier du Wichet
Auteur : DUBOIS Henri et LECOCQ Georges
« Samedi, le meunier !.. Ce n’est pas trop d’un jour pour lui tout seul… »
(Le curé de Cucugnan. Daudet A. Lettres de mon moulin.)
Les meuniers ont traîné derrière eux, dans l’histoire, une réputation de roublardise, voire même d’indélicatesse. L’exergue le rappelle de façon très plaisante, tout comme J. Bruggeman (Moulins, maîtres des eaux, maîtres du vent): [..] « On trouve dans de nombreux moulins un miroir placé près de l’entrée, là où le meunier prélevait sa part de mouture. Le meunier, dit-on, se regardait dans le miroir et lorsqu’il rougissait, il savait qu’il lui fallait s’arrêter de prélever »
« Pour se payer, il prélève une partie de la mouture et il est alors facile de l’accuser d’en prendre plus que de raison. Malgré de nombreux règlements imposant l’emploi de bascules et mesures, tous les moulins n’en possédaient pas. De plus il se produit toujours une déperdition entre le grain et la mouture produite, ce qui pouvait être cause de conflits […] ».
Le meunier était bien souvent un intermédiaire obligé. Exploitant un moulin banal (sous l’ancien Régime), il participait à la rapacité seigneuriale (dont il était lui-même une victime). Sa position de force l’invitait sûrement à biaiser à sa clientèle « captive » qui, de ce fait, était peu encline à lui laisser le bénéfice du doute. Une situation de ce type se retrouve à Nivelles.
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