Le Trio Chanteclair : 1 Vingt Ans.

Auteur : COLETTE Evelyne « On n’a pas tous les jours vingt ans ! » disait, il

Auteur : COLETTE Evelyne

« On n’a pas tous les jours vingt ans ! » disait, il y a quelques années, une rengaine populaire à la mode. Vingt ans, le bel âge ! Et tout l’avenir devant soi ! … Mais vingt ans, cela représente aussi une étape, en particulier dans une carrière artistique. Et lorsqu’on fait un inventaire de tout ce qui s’est passé au cours de ces vingt années de travail, on ne peut s’empêcher d’évoquer maints souvenirs souvent émouvants et attendrissants, ou encore empreints d’une certaine amertume ou de grandes joies. Je me propose de vous raconter par le menu ce qu’a été la vie du Trio CHANTECLAIR depuis ce jour de 1952 où il a pris naissance. J’espère que mon récit vous apportera intérêt et agrément. Imaginez un petit village du Hainaut, à une quinzaine de kilomètres de Nivelles. Ce village – Familleureux – possède un hameau à la limite duquel serpente un joli chemin orné de hauts peupliers et bordé de rares maisons. Paul et Lucien habitent l’une d’elles blottie dans un ravissant petit parc. Leurs parents, excellents peintres, sont issus d’une très ancienne famille d’artistes. A une centaine de mètres de là, une vieille fermette – plus de 200 ans – abrite Régis et ses parents. La quasi totalité de sa famille réside depuis longtemps aux Etats-Unis et au Canada. Lucien est passionné de littérature. Paul, son frère, poursuit ses études de piano et Régis perfectionne le chant. Paul l’accompagne dans ses exercices, se met lui-même au chant, et ensemble ils se spécialisent dans l’exécution de mélodies anciennes à deux voix. Lucien se joint par la suite à eux. Ils interprètent des pièces à trois voix de Bach, Monteverdi, Tinctoris et autres grands maîtres. On leur avait conseillé à plusieurs reprises de composer quelques petites choses eux-mêmes car, leur avait on encore précisé, l’exécution en public d’oeuvres personnelles vous rapportait des droits d’auteurs intéressants … Et voilà le groupe se mettant à imaginer sans trop y croire – six chansonnettes, ce qui était à l’époque le nombre de morceaux requis pour être admis à la Société des Auteurs et Compositeurs. Le Trio le fait avec pas mal de tâtonnements, car il aborde là un genre nouveau pour lui puisqu’il est de formation plutôt classique….

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