Les camps et les bombardements

Auteur : PAILLEZ Marcel & DEDOYARD Eugène

Ce qui s’est passé
Douze août 1944… C’est un samedi comme les autres, nous nous sommes couchés en espérant avoir des lettres le lendemain.
Alerte. nous en avons tant vu déjà. Dans les chambres, nombreux sont ceux qui restent au lit. C’est alors que le drame commence. Après avoir jeté ses premiers projectiles sur Lebenstedt, une escadrille d’avions alliés venant vers l’usine (note : Les Herman Goering Werks) y lance des bombes explosives et incendiaires.
La lueur des incendies éclaire nos chambres. À ce moment, tout le monde comprend et commence en hâte à s’habiller et courir aux abris creusés dans le sol entre les baraques. (note : tranchées recouvertes de branchages et de terre). Ceux qui ont été prudents sauvent le maximum, les autres sortent presque nus, d’autres enfin
restent bloqués dans les chambres. Il est d’ailleurs presque trop tard, les avions qui semblent ratisser le terrain dans la direction ouest – est sont sur l’usine. Presque tout de suite, une bombe avec une lueur intense tombe sur Kokerei puis une autre sur la conduite de gaz qui longe le camp et qui s’enflamme. Coup sur coup une bombe
incendiaire tombe sur le bloc 5, mettant le feu à la chambre 134, une soufflante émiette la dernière baraque du même bloc. Puis, c’est une bombe incendiaire sur la 97, le feu gagne tout le centre du camp.
Une bombe explosive écrase les latrines du bloc 3 (note : le mien) et manque, par chance l’abri de quelques mètres (note : je m’y trouvais). Une incendiaire crève le toit de l’abri des tailleurs. Le feu gagne l’abri du bloc 5; camarades placés aux entrées sont obligés de sortir sous le bombardement.

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