Les Musiciens dans la tourmente. [Dominique Huybrechts ]

Jean-Luc Dubart : Quel est l’essentiel de votre propos ?
Dominique Huybrechts : J’ai voulu montrer que, dans un contexte général de guerre, et donc d’hommes voués à une mort probable ou à une invalidité, la création musicale s’est poursuivie.
Certes, de manière limitée, à côté des tranchées, en seconde ligne et, bien sûr, à l’arrière. Comme Claude Debussy qui, au moment de la guerre, est déja souffrant mais compose un Noël pour les enfants disparus ou les enfants qui n’ont plus de maison.

JLD : Comment avez-vous organisé votre livre ?
D.H. : En deux parties. La première est musicologique. Il s’agit d’une étude qui essaie de voir les implications de la Première Guerre Mondiale sur la création proprement dite. Ainsi, on constate, notamment au début du conflit, que l’activité musicale est tout à fait au ralenti.
Forcément : les orchestres, les choeurs se vident de leurs musiciens. On ferme même les institutions. Par contre, vers 1915, quand la guerre de tranchées s’est installée, la vie reprend un peu comme elle était avant. Cette étude porte donc sur le répertoire de l’épogue, mais constitue aussi une analyse de la condition du compositeur ou de l’interprète-soldat dans une situation globale de carnage. La seconde partie, quant à elle, est essentiellement anecdotique : ce sont des petits paragraphes glanés dans les lettres et les carnets
de route. C’est un hommage mérité à de nombreux compositeurs comme Georges Antoine, mort des suites d’une maladie contractée dans les tranchées et qui a écrit de très belles oeuvres; comme André De Vaere, malheureusement complêtement ignoré en Flandre, pianiste virtuose, qui commençait à cette époque à écrire

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