Les p’titès sottes

Auteur : WILLAME  Georges Au premier rang des défenseurs de la littérature, l’on trouve, mais

Au premier rang des défenseurs de la littérature, l’on trouve, mais les Niellois le savent en principe, un certain Georges WILLAME, dont les qualités d’écrivain, en français comme en dialecte aclot, sont indéniables. Dés lors, pourquoi vous priver de cette tranche de vie plutôt amusante que l’auteur parvint à faire publier, en mai 1912 (n°5), dans l’organe de la Société «Les Amis de l’Art Wallon» ayant pour titre «Wallonia». On ne mesure pas toujours l’importance qu’avait acquise Georges Willame au sein des défenseurs de la cause wallonne. Il n’en disait quasiment rien, mais il l’a prouvé à de nombreuses reprises. La preuve …

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« Les p’titès sottes »

Lorsque, les soirs d’hiver, je rentrais du Collège par les ruelles, des âmes d’autrefois, que je ne perçois plus à présent, voletaient dans l’ombre autour de moi. Leur vie mystérieuse peuplait d’apparitions, de songes, les premières ténèbres. Elles devaient se chuchoter, sur mon passage,
des propos narquois et me guetter, je le savais et je n’en étais pas sûr, derrière les jambes de force étançonnant les terres surélevées des jardins. Elles sautillaient, bavardes, en quelque sabbat, dans ce sinistre pré Moreau, que je croyais ainsi dénommé à cause des herbes qui poussaient alors et qui continuent de pousser entre ses énormes pavés inégaux.

Par la plus tranquille des ignorances, celle qui s’ignore, je ne pensais ni aux juifs parqués au moyen âge, dans ce sombre quartier de Nivelles, tout proche du rempart; ni aux pestiférés
ensevelis, l’an 1581, dans l’église voisine, dédiée à Saint -Maurice et peu après affectée « à usage prophane »[sic !] ; ni aux religieuses Annonciades, qui y étaient venues s’établir et dont je n’avais pas connu le scapulaire rouge sur la robe bleu ciel.

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