Nivelles et Saint Michel

On en apprend des choses !
Nous avons entendu, à Waterloo, un vieux monsieur narrer le plus sérieusement du monde à son petit-fils que Napoléon avait délivré et sauvé son pays en expulsant tous les Anglais de la France. Mais les Anglais, disait-il, se sont vengés, ils ont jugé Napoléon et ils l’ont fait mourir.
– C’est un saint ? dit l’enfant. – Oui, mon petit, dit grand-papa, c’est un saint ! Bon-papa confondait avec Jeanne d’Arc!

Si nos notes ne nous trompent pas, saint Napoléon n’est pas au paradis !
Quant à Jeanne, c’est Shakespeare qui, le premier, l’appela la Sainte quatre siècles avant sa canonisation. Les Anglais aujourd’hui sont les premiers à rendre hommage à celle qui les bouta dehors avec l’aide du Ciel. Mais oui, avec l’aide du Ciel, car l’épée de Jeanne, vous le savez sans doute, était en réalité celle de l’archange Michel. Ce qui diminue singulièrement le mérite de la Pucelle ! II est bien certain que s’il se mêle de faire la guerre, le chef de la milice céleste ne peut être gue victorieux !

D’après Alain — le grand essayiste du début du siècle, le maître à penser d’André Maurois — l’histoire de Jeanne s’expliquerait par le fait que Dieu avait changé son fusil d’épaule. C’est Dieu, dit-il, qui chassa l’Anglais comme c’est Dieu qui l’appela.

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