Nivelles ou La Pentecôte de Gertrude

LA NARRATION

« Cum ergo beata famula Dei Geretpudis, matre defoncta, omne onus regimìnîs super se sola suscipesset « .

A vingt-six ans, Gertrude est désormais seule maîtresse de son destin. Qui donc est cette jeune femme à qui, en 657, il ne reste que sept ans de vie pour devenir, aux yeux des hommes, une sainte de Dieu ?

Son hagiographe ne tarit pas d’éloges. Il est impressionné, mais il est très jeune. Lorsque beaucoup plus tard, vers 700, il écrira les « Virtutes », qui complètent la « Vita Sanctae Geretrudis », il dira dans le prologue avoir écrit cette Vita « a primevo juventutis », dans sa prime jeunesse. Or cette Vita n’a été elle-même écrite que vers 670, quelque onze ans après la mort de sainte Gertrude; si, en ce moment-là, l’auteur se considérait très jeune, il ne pouvait, du vivant de la sainte, qu’avoir quelques 15 à 18 ans. C’est jeune pour porter un jugement psychologique. Faisons-lui cependant crédit avant d’écrire, il a eu toutes ces années pour mûrir et sans doute la sagesse compense l’âge.

D’emblée dans le prologue de la Vita, l’auteur se réfère à « la mère de famille selon le Christ »; il ne l’a fait ni pour Itte, cependant fondatrice du monastère et première abbesse de fait, ni pour Wulfetrude dont il nous donne un excellent profil, ni pour Agnès commanditrice de l’ouvrage et à laquelle il se réfère en tant que « sacre puelle dominicane abbatisse » – la jeune fille consacrée Madame l’abbesse – . Il fait donc une nette distinction entre ces trois femmes et donne à Gertrude un titre « Mère » à la fois respectueux et tendre.

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