Numéro spécial – Mariages de chanoinesses

Son Altesse Électorale le duc Maximilien-Emmanuel de Bavière, gouverneur des Pays Bas espagnols, amant de Mlle de Montigny, chanoinesse, nièce de l’abbesse Marie Françoise de Berghes, princesse de Nivelles et du Saint-Empire romain.

Le jeune comte de Seneffe et de Turnhout invité au bal des chanoinesses.
Les chapitres nobles étaient les lieux privilégiés où se recrutaient les épouses des (jeunes et moins jeunes!) seigneurs. La qualité de chanoinesse garantissait la noblesse, parfois la fortune, toujours l’honorabilité, la bonne éducation, une instruction suffisante et quelques vertus chrétiennes. Car ces demoiselles assistaient chaque jour (en principe) aux offices religieux, chantaient beaucoup et priaient aussi. Pourtant c’était rarement poussées par l’appel de Dieu qu’elles étaient entrées au couvent et l’objet de leurs supplications au Seigneur était bien souvent de voir arriver très vite un prince épouseur qui, à défaut d’être charmant, serait très riche et influent.

Elles pourraient ainsi tenir le rang de grande dame, élever une famille, au lieu de vivre, douillettement certes, mais sans gloire à chanter des cantiques dans une abbaye où les distractions étaient fort rares. Au couvent de Nivelles, le seul grand événement était le bal annuel organisé par l’abbesse dans la salle des Canonniers. Il était précédé d’un dîner au palais abbatial. Bien entendu, n’y étaient invités que des messieurs de qualité.

Julien Depestre, le puissant seigneur de Seneffe, immensément riche, avait plusieurs enfants dont l’aîné, Joseph-François-Xavier, créé comte de Seneffe et de Turnhout à l’âge de dix ans, avait déjà été invité au bal de l’abbesse en 1770 alors qu’il n’avait que treize ans! Le garçon se trouvait en France à ce moment: son précepteur ecclésiastique particulier achevait de lui dispenser son instruction et il n’avait pas assisté au bal de l’abbesse, la comtesse Ursule Antoinette de Berlo de Frandouaire, soeur du comte Paul Godefroid de Berlo, d’abord prévôt du chapitre de Nivelles, puis évêque de Namur. En 1771, à Seneffe, Joseph Depestre, alors âgé de quatorze ans, recevait une lettre de son père, envoyée de Nivelles, pour l’avertir que l’abbesse de cette ville l’invitait au bal donné pour les chanoinesses.

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