Souvenirs : Eloge de la vapeur.

L’on ne peut s’empêcher de sourire à la lecture de tout ce qui fut écrit à propos de nos premiers chemins de fer. En 1851, on lit ces modestes (!) éloges dans la Gazette de Nivelles “Parmi les merveilleuses inventions qui signaleront le XIXe siècle à l’admiration de la postérité, il lui était réservé l’immortel honneur de faire apparaître, à l’aide de cette puissance soulageuse, de cette force qui peut ramener pour l’homme le paradis terrestre, à l’aide de la vapeur et de la mécanique perfectionnée, en un mot, il lui était réservé l’immortel honneur de faire apparaître ce géant industriel qui, formant un réseau de ses membres effilés, est venu aplanir la terre et faire glisser, rapide comme le désir d’un bout du monde à l’autre, et les produits que la nature fait éclore, et l’homme ingénieux qui les exploite”.

Croirait-on, après ce grandiloquent discours, que le rail eut ses détracteurs ? Les campagnards prétendaient que le choléra des végétaux dont souffraient leurs pommes de terre avait été apporté par les chemins de fer. Le fléau s’était manifesté, disaient-ils, depuis cette invention satanique.
Victor Hugo trouvait que la vitesse de nos trains était “insensée”. On ne voyait même plus les fleurs le long de la route, elles n’étaient plus que des taches rouges ou blanches ou plutôt des raies. Son premier voyage fut d’Anvers à Bruxelles et retour. A rencontrer, lors de celui-ci, le train
vers Bruxelles, l’écrivain dit en avoir éprouvé une réelle angoisse. La nuit tombait. Assis dans la première voiture, le chauffage de la locomotive, en avant de lui, se faisait avec un vacarme épouvantable.

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