De-ci de-là dans notre passé – Les secrets d’un tiroir nivellois

En 1944, Madame Seutin-Tombeur, petite-nièce de Pigeolet (décédée à Bornival en 1960) déménageait un secrétaire ayant appartenu au médecin, lorsqu’un tiroir secret s’ouvrit. Il contenait toutes les lettres originales de l’ Infante et de sa fille. Il y en avait près de 170. La plus ancienne avait un siècle lorsqu’elle revit le jour !

Voici l’histoire du médecin nivellois Pigeolet et de l’infante d’Espagne


Lorsque le marquis Astolphe de Custine, à 42 ans, eut perdu sa femme, son fils et sa nière, – la jolie Delphine, amie de Chateaubriand, – il changea de vie, vendit son domaine près de Lisieux et vint s’installer à Paris (1833). Dans sa demeure parisienne allaient se presser artistes, littérateurs, femmes du monde.

Ce grand seigneur était aussi un écrivain de qualité. Baudelaire a même dit qu’avec : Flaubert et Balzac il avait rénové le roman français. Ce qui, à notre avis, est fort exagéré. Il n’empêche que sa prose est parfois un régal. (Notamment dans  » Les plus belles pages de Custine  » que le  » Mercúre de France  » vient de publier).

Ce fils et petit-fils de guillotinés était très riche. Réduit à l’inaction, Astolphe voyageait beaucoup. En 1834, nous le voyons parcourir la Sicile avec un compagnon dont on ignore le nom mais qui doit être un jeune Polonais, le comte Ignace. Gurowski qui avait fui la Pologne pour échapper aux représailles russes. Rappelons que la Pologne, écrasée sous la botte russe, s’était soulevée en 1830. Les troupes du tsar avaient dû quitter Varsovie, mais l’année suivante elles étaient revenues. Ignace, comme beaucoup de jeunes gens qui avaient pris part à l’insurrection, avait dû fuir. Il s’était réfugié à Paris (1831), sans autre fortune que sa jeunesse et sa belle tournure. Custine l’avait pris sous sa protection et lui trouvait le mérite d’être  » gracieusement ignorant de toutes choses. « .Au retour du voyage de Sicile, le jeune homme s’installa tout bonnement chez : le marquis et y resta six ans.

En 1836 commencèrent les grandes années : mondaines du marquis de Custine. Ignace était naturellement associé et il retrouvait un peu de sa patrie avec Chopin, autre exilé politique que Custine s’était attaché. La musique prenait une grande place dans la vie d’Astolphe et  » son Chopinet  » était le plus bel ornement de son salon. Le fougueux Ignace s’était épris de la jeune tragédienne Rachel déjà célèbre.

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