21 juin 1903 – Le prince Albert à Nivelles

Au déjeuner offert par M. de Lalieux à l’hôte princier de la ville de Nivelles assistaient une trentaine de personnes. Madame de Lalieux-Simonis en a fait les honneurs avec une distinction qui a charmé tous les invités. L’étiquette ne tolère, paraît-il, d’autre toast que celui à l’invité royal. Aux congratulations du premier magistrat de la ville de Nivelles, Son Altesse Royale a répondu par quelques brèves paroles dans lesquelles elle a exprimé la vive gratitude qu’elle éprouvait pour l’accueil enthousiaste qui lui était fait…

Pendant que les hauts personnages lunchaient, le vulgum pecus — eh bien ! j’en suis ! — s’efforçait de se mettre un morceau sous la dent. Les rares hôtels de la localité étaient littéralement assiégés par une foule affamée, qui finit par se rejeter sur les cabarets, où des monceaux de sandwichs au jambon disparaissaient comme par enchantement, sur les boulangeries et les pâtisseries, où l’on se bourrait de «pistolets», de frangipanes, de brioches… L’animation en ville va crescendo… C’est un va-et-vient incessant de sociétés qui circulent à travers les rues, la plupart fort étroites, au son de joyeux pas redoublés. Ce que nous avons entendu « trombonner» Cannen, le Tibutde Zamma, la Wachtparade, l’Artevelde Lied et Gloire immortelle de nos aiëux! dépasse toute vraisemblance. Les festivals, comme ceux-ci, contribuent-ils vraiment à l’éducation musicale des foules ? On peut en douter. Tout au moins représentent-ils l’avantage de grossir l’escarcelle des hôteliers, dont quelques-uns carottaient les « étrangers » avec une effronterie sans pareille… Les camelots faisaient des affaires d’or avec les trouvailles les plus récentes, depuis Zô-ôt! jusqu’aux petites souris métalliques, en passant par les épingles à cravate à l’effigie de l’héritier du trône… Beaucoup d’estropiés circulaient à travers les rues, implorant lamentablement la charité publique…

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