A la manière d’Arthur Masson : Toine Culot, fonctionnaire retraité.

L’assistance, debout, applaudissait à tout rompre, les vivats s’élevaient dans la chaude atmosphère de la salle du conseil, entièrement décorée de fleurs en papier et de guirlandes en papier-crépon. On pouvait même remarquer, au-dessus et encadrant les portraits de nos souverains, des guirlandes lumineuses et clignotantes
— Un emprunt original et inattendu aux décorations de Noël !
Sur l’estrade trônait la table autour de laquelle, à chaque séance, les conseillers, maïeur au centre, se réunissaient pour discuter des affaires de la commune.
Pour l’occasion, on avait placé bout à bout les trois tables pour ne plus faire qu’une, face au public, et l’on apercevait, par dessous, plusieurs paires de genoux, les uns couverts de ce velours côtelé si pratique et si cher à nos gens de la terre, les autres au tissu sombre, luisant a force d’avoir été porté. Parmi tous ces bas
d’hommes se trouvait, comme égarée, une paire de gambettes gainées de soie noire ; bien croisées, elles laissaient entrevoir un dessus bien joli, ce que confirmait d’ailleurs les mains jointes et le sourire rayonnant de l’unidue conseillère, Mademoiselle Stéphanie Gollet.

Les vivats et les applaudissements avaient salué l’entrée du maïeur Toine Culot, dernier à rejoindre sur l’estrade le conseil au grand complet. Pour la dernière fois, suprême hommage de la commune et de ses dirigeants, il allait présider la séance, cette ultime réunion qui le voyait à la fois présent et futur absent de l’assemblêe.

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